Les distributeurs autorisés temporairement à vendre de l'essence "à perte", annonce Borne
Cette mesure a été annoncée par la Première ministre dans un entretien accordé au Parisien paru ce dimanche. L'objectif est que les distributeurs puissent "baisser davantage les prix".
Publié le: 2023-09-17 09:06:10
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La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé que les distributeurs pourront vendre de l'essence "à perte" pendant quelques mois afin de leur permettre de "baisser davantage les prix", dans un entretien mis en ligne samedi 16 septembre sur le site du Parisien . "Avec cette mesure inédite, nous aurons des résultats tangibles pour les Français, sans subventionner le carburant", a-t-elle assuré, après avoir rappelé que la vente à perte était interdite par la loi depuis 1963. La cheffe du gouvernement n'a pas retenu les propositions de l'opposition qui réclament soit une ristourne comme il y a un an, soit une baisse de la taxation de l'essence pour faire face à la flambée des prix du carburant qui ont atteint la barre de deux euros le litre. "Chacun prend sa part", a-t-elle affirmé, assurant qu'il "est normal de mettre à contribution les gros industriels", tout en en rappelant que "la responsabilité de l'État, c'est aussi de baisser son déficit et sa dette". Lire aussi Pourquoi les prix à la pompe repartent à la hausse Un projet de loi bientôt présenté au Parlement Le projet de loi qui va permettre aux distributeurs de vendre du carburant "à perte" pendant quelques mois "va arriver très vite" devant le Parlement, a précisé dimanche le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. "La levée de l'interdiction de revente à perte pour les distributeurs de carburant sera incluse dans le projet de loi" sur les négociations commerciales entre producteurs et distributeurs "présenté début octobre", a précisé le cabinet du ministre. "Il y a une loi qui va arriver très vite (...), c'est imminent", a déclaré Olivier Véran, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6 . "On ne dit pas que l'essence va tomber à 1,40 euro dans toutes les stations pendant six mois. On dit qu'il peut y avoir des opérations commerciales", a ajouté le porte-parole du gouvernement. Les syndicats de distributeurs mécontents Cette annonce a suscité la stupeur de Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians qui représente 5.800 stations-service traditionnelles (hors grandes surfaces) dont 3.400 stations affichant l'enseigne TotalEnergies. Alors que TotalEnergies a déjà plafonné le prix des carburants à 1,99 euro le litre dans la plupart de ses stations, Francis Pousse voit dans cette nouvelle mesure une réponse aux grandes surfaces, leur permettant "de se battre" sur ce marché ultra concurrentiel, alors que le prix de marché "va bientôt dépasser les 1,99 euro". "Nous pompistes, il est hors de question qu'on vende à perte", a-t-il déclaré à l'AFP, avant d'ajouter: "Mes adhérents vivent à 40, 50% voire plus de la vente du carburant, donc s'ils vendent à perte, je leur donne trois mois". Dans un marché déjà très tendu, il rappelle que la marge nette des stations traditionnelles, est de "1 à 2 centimes" (par litre) en temps normal. "Etonnée" par l'appel de Fabien Roussel à envahir les préfectures Il se dit aussi "sceptique" sur l'effet de cette mesure sur le pouvoir d'achat, car si les prix des fournisseurs des grandes surfaces continuent d'augmenter, elles ne pourront "pas se permettre de perdre 15 centimes sur chaque litre d'essence". Il attend "des engagements rapides et fermes" du gouvernement pour protéger ses adhérents de cette "dérégulation du marché". Aucun distributeur ou groupe pétrolier sollicité samedi soir par l'AFP n'a souhaité réagir immédiatement à l'annonce de la cheffe du gouvernement. Interrogée sur les propos du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui a appelé cette semaine les Français "à envahir les stations-service et les grandes surfaces", la cheffe du gouvernement s'est dite "étonnée" par des déclarations qui n'étaient pas "dans ses habitudes". "Je l'ai appelé pour lui dire que c'était un très mauvais message et que les responsables politiques devaient faire très attention à leur parole dans un contexte où il peut y avoir de la colère chez certains de nos concitoyens", a-t-elle déclaré. Sur la question du pouvoir d'achat, la cheffe du gouvernement a rejeté la proposition du RN de supprimer la TVA sur les produits alimentaires, appelant le parti d'extrême droite à lire "les études qui ont prouvé que passer de 5,5 % à 0 % n'est bien souvent pas répercuté sur les prix". (Avec AFP)